Il va falloir rentrer les pots à fleurs, les géraniums ont fané, il va faire froid les nuits prochaines. Il faudra se résoudre à l'hiver à venir. Il faudra débusquer la paix. Surtout ne pas éventer l’adresse, la garder en intime, car envahie elle perdrait ses degrés de chaleur. Il faudra bien observer l’aube, quand elle donne la parole à l’arbre. Il faudra savoir patienter pendant que la vigne mûrit ses fruits pour offrir, la saison venue, ses meilleurs raisins. Il faudra en oublier des distances confuses pour goûter le bonheur en douce par la porte toujours entrouverte. Il faudra rester debout dans ce reflet de lumière et prolonger l’été dans la maison toute habillée de tendresse. Il faudra tenir serré contre soi tous les émois comme on serre le châle qui entoure les épaules d'une caresse en mohair si fragile. Il faudra élaguer ce qui ne peut rester pour ne garder que la vie qui vagabonde comme l’eau des ruisseaux qui s’en vient désaltérer les mille petits bonheur. Il faudra se souvenir qu’apercevoir par la fenêtre la rosée du matin reste l’instant le plus tendre qu’il nous soit donné pour s’apaiser. Il faudra prendre du poème les mots et laisser le vent faire les semailles au gré des saisons à venir.


Texte M@claire©
Photo Net 


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