Nous n'avons rien fêté ensemble. Toi loin de moi, moi loin de toi. Tu sais, ici, on écrit beaucoup. Ça me sature un peu.Tout ce bruit.  Les mots se répètent. Comme des mantras. Des lettres tissées. La nature lissée. Un paysage qui se dessine. En répétition. En toute saison. La mer, les arbres, les ponts, le beau, le doux. Trop de mots tuent l'essentiel.  On est en  hiver. C'est vrai. Le temps est aux bilans. Chacun a ses urgences. On classe, on range. On jette, on écarte. Plus de témoin, on s'allège de ses hontes. On tourne des pages. Pour se tenir chaud. Ou pour s'aérer.  Pour se fuir. Ou pour se trouver. Parfois mieux se perdre. On pourrait se prendre aussi. Et ne plus jamais se lâcher. Le temps passe si vite .La vie s'empile. On plie bagage. J'ai eu très envie de partir. Quelques jours. Plusieurs mois. Surement des années. J'y suis allée sans toi. Parce que ce qui compte tu sais, maintenant, c'est de placer son élan au bon moment. En attendant le Printemps. Mon regard vers le ciel, je me le promets, restera droit. Et clair. Avec du soleil au fond des yeux. A l'horizon. Surement la mer. Bleue de toute façon. Ce sera bien. Nous n'avons rien fêté ensemble.
Moi loin de toi, toi loin de moi. Tu sais, ici, on écrit beaucoup. 
Pour se donner de l’éternité.

Texte M@claire© Droits réservés
Tableau Edward Hopper




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