J’ai bien tenté quelques foulées arrogantes dans ma brousse
J’ai tout mélangé et marié le grand fleuve Niger avec la Seine
J’ai aperçu des cases heureuses à côté d’austères immeubles haussmanniens
J’ai croisé deux amoureux se tenant la main les yeux mêlés
C’est là que je l’ai vu, tout petit, adossé en bord de route, au bout de la jetée
Il y avait là des femmes puisant l’eau, quelques chiens maigres errants
Il faisait si chaud le soleil clouait ces instants fragiles
En écartant le voile sali mais si rouge qui servait de porte
J’ai pénétré dans le sombre sanctuaire en quittant mes samaras
Les flammes ont vacillé au léger mouvement fait pour écarter mes cheveux
Alors les mains jointes j’ai appuyé mon regard sur l’autel
Et je me suis absentée de ce monde
Le silence qui a suivi a donné tout son sens


Texte M@claire© Droits Réservés




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