C'est un matin bleu gris léger de septembre où la lumière d'une fin
d'été a la douceur des paupières.
Je ne te regarde pas, je rêve.
Il fait lourd comme l'annonce d'une pluie tropicale, pour un peu, en fermant les yeux, on entendrait presque la mer qui roule ses vagues, une lente trace du vent dans les cocotiers.
Je ne t'écoute pas , je rêve.
De la rue, au loin, mon regard croise les jeunes lycéens, rires et bavardages, ces dignes successeurs des hirondelles qui filent en groupe vers le Savoir, un samedi matin.
Je ne te parle pas, je rêve.
Le chat, perché sur le canapé, fait sa boule d'Automne, il prend son bain de plaids, il les a tous essayé, il choisit celui couleur beige, de saison.
Je ne t'attends pas, je rêve.
Rien dans le jour qui arrive ne m'ordonne la moindre hâte, la moindre coercition. Le soleil soudain illumine les toits, je sais que vieillir exige du courage et toute ma lucidité, voir une bonne dose de panache. La course au bonheur, vantée partout est un véritable rabat-joie qui empêche de savourer ce qui est là, présent, autour, tout près, devant nous, avec nous, en nous.
Le café est froid, je me réveille doucement, la porte fenêtre grande ouverte, je rêve encore un peu.
M@claire © Droits Réservés
aramis
RépondreSupprimer@Aramis, je crois que votre message n'est pas bien passé...je vous laisse le soin de le refaire si vous voulez...
SupprimerJ'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
RépondreSupprimerEst-il encore temps d’atteindre ce corps vivant
et de baiser sur cette bouche la naissance
de la voix qui m’est chère ?
J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre
à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante
et me gouverne depuis des jours et des années
je deviendrais une ombre sans doute,
Ô balances sentimentales.
J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille.
Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie
et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi,
je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.
J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme
qu’il ne me reste plus peut-être, et pourtant,
qu’à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois
que l’ombre qui se promène et se promènera allègrement
sur le cadran solaire de ta vie.
Desnos
Bonjour Aramis, merci pour ce rebond ! toujours magnifique de lire Desnos si poignant...
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