Il y a cette drôle de pensée qui m’enlace depuis, je pressens qu'il ne me faut plus aimer. Mon île est mon refuge. Quand je sais que les continents qui s’assemblent finissent toujours par dériver. S’aimer pour se déchirer s’aimer pour se quitter s’aimer pour s’abandonner s’aimer pour se perdre. Crever d’anticipation au quotidien. Voilà. C’est presque mieux de s’aimer seule. S’aimer à deux frôle un pénible éphémère. A qui confier la clef de mon épiderme qui se cicatrise. Quelle poésie pourra ouvrir la porte de mes pudeurs pour en dévoiler les lumières. Qui saura entendre le poids de mes années et ses confidences que je peux léguer. Si je n’arrive pas à parler toujours d’essentiel, je sais du moins que dans l’instant il me faut pousser ma vie jusqu’à l’été qui viendra.

Texte  M@claire© Droits réservés - Photo Sylvain Borsatti©


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