Je suis retournée dans la maison.
Seule.
Il y a longtemps que je ne venais plus.
Ouvrir les vieux volets blancs, écaillés de tant d'hivers. Veinés par le manque. Ils ont grincé longtemps.
Laisser s'envoler le papillon de nuit, libérer la poussière étoilée. Fluette et volatile. De ses ailes. Sur mes doigts. Il s'est battu beaucoup pour ressortir. Surement.
J'ai marché nu pied sur le carrelage en tomettes. Celui que l'on avait choisi en riant, pour jouer au Sud. Couleurs bonheur de ces longs étés indiens.
Mes mains ont caressé les objets les bois les cuirs.
Tout ce silence. Puis je me suis heurtée. Comme on fonce dans le noir.
C'est tout l'opaque de l'absence qui est là. C'est aussi l'enfance qui s'éclate en échos.
Cette nuit là, je me suis endormie avec des voix chuchotant des passés. J'ai essayé malgré tout de faire alliance avec ma chambre de jeune fille. Dans le bleu, tout est bleu, même le feston de l'oreiller.
Tout est normal, mon cœur s'éclipse.
Je n'ai pas su aimer.
Parce que je ne veux plus que l'on me quitte.

Texte et Photo M@claire©Droits réservés


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