Contre toute attente, je marche. Et mon regard cueille les cieux balayés de nuages. L’air est d’un bleu immense. Tout saturé d’une brume automnale. La cime des arbres à peine déjà teintée de nuances d’or. Survivre au long de ces jours-ci. Pour mieux appréhender les suivants. Peut-être plisser les yeux, attendre, et savoir le faire. Comme on attend les premières gelées blanches, lorsque l’automne agonise. Il faut de la patience et la nature engourdie pour certaines récoltes. En vagabondage dans la campagne, pour cueillir les nèfles c’est tout cela qui se doit d’être réuni. Tu le connais-toi, le parfum ambré de la nèfle qui glisse sous la dent ? Quand toute raffinée parce qu’elle a pris le temps du rite, ce temps discret pour se faire cueillir, elle t’offre sa compagnie le long des petits sentiers. Que l’on foule pour s’évader. Elle est un peu oubliée, c’est le fruit confidentiel des solitaires et des initiés. Ce début d’automne, d’aucuns quêtent je ne sais quoi, moi j’attends les gelées. Pour aller glaner des nèfles. Comme donner sens à mes errances. De toute évidence j’ai le cœur éléphant.

Texte et Photo M@claire© Droits réservés


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