J’ai voulu trier mes correspondances, tant les fins d’années me ramènent à ces notions de rangement. Surement ce besoin de nettoyer l’an pour mieux appréhender celui qui vient. Je n’ai pas gagné du calme. J’ai eu des sourires, des frissons, des larmes, des regrets, puis des évidences. Ces correspondances, les douceurs, les mots d'amour, les mots de haines, les colères, les égoïsmes, les mensonges, les comédies, les sincérités, les élans, les promesses, les espoirs, les mots qui se voulaient justes, les incompréhensions, les limites de l’écriture quand la vie est bien plus vraie. Tout relire et culpabiliser. Tout relire et se souvenir des névroses des destinataires. Tout revivre et se dire qu’on n’était pas seuls à dériver. Qu’on s’est perdu ensemble bien souvent. C’est juste dans ce moment là que j’ai su que je ne suis plus vraiment faite pour cela. Je ne me souviens même plus pourquoi. Ces sens de vie qui m’effleurent, ces écrits comme des souffles. On aurait dit des revenants. Venus me faire un dernier signe. Des bouts de moi, des morceaux d’eux.
Je me promets un défi.
Faire suite de l’an à venir un avenir de vie.


Texte M@claire© Droits réservés
Photo Ade Santora©



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