Bien sûr il m’arrive de n’avoir plus que le temps
Un peu partout autrefois il y avait des regrets et de l’amertume
Des blessures et des départs
Des attentes et des éclats
Quand même des joies et des fous-rires
Depuis le temps a pris une autre mesure
C’est maintenant que je m’abreuve de simple joie comme un armistice
En guise d’œillets sur le revers de mon manteau
J'ai accroché une broche qui dessine une grappe de raisin
En signe d’espérance comme un retour à ma terre
La vie m’a mis le cœur au repos et surtout en délivrance
Je cultive encore parfois quelques herbes folles
Je bichonne des petits plants, les semis mettent trop de temps à pousser
Oui il m’arrive d’être un peu encore pressée
Je règne sur un jardin imaginaire où j'administre les saisons
Evidemment je choisis souvent celle d'un temps douceur
C’est là, chaque soir, que je m’invente un été de lumière
Tout près poussent encore les derniers pois de senteurs
Avec leurs fleurs si roses et leurs tiges si grossières
Un chèvrefeuille embaume l’air entre ciel et pas de porte
C’est sur la pierre encore chaude que je reste assise longuement
Guettant je ne sais quel arrivant qui me donnera des nouvelles
Peut-être qu’alors je prendrais froid.
Texte M@claire© Droits Réservés
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