Les nuages ont installé un atelier dans le ciel toute la nuit. L’orage menace, c’est ton prénom qui fait mantra ce dimanche. Fidèle comme un arbre. Ayant pris racine je ne sais où. Peut-être à l’éclaircie de ton sourire. Ce matin, dans une aube déchirée, je me suis souvenue du doux de la peau sur la paume des mains. Tes baisers nous cueillaient comme jour de fête. Cette façon d’inventer du beau à chaque escale. Tu déposais des roses sur la table, face à la baie si bleue. Dans cette harmonie, les mots de tes silences légendaires s’estompaient enfin.  Au loin, par beau temps, on pouvait voir une île. Nous faisions mille projets. Nous avions vingt ans encore. Cet amour nous rendait si jeunes. Toi seul savais inventer des agapes parfumées à ton ciel portugais. Nos liens, ces sentiers escarpés, le chemin qui fait rencontre, cet havre de nous. Plus loin, sans prévenir, le lusitanien en toi a pris le large me laissant sur la terre ferme, dévastée. Le cœur s’est fendu, menaçant de dériver. C’est en rangeant le tiroir que j’ai trouvé un morceau de ruban jaune, intact. Comme une mémoire de nous. Et ce parfum de terre envahissant l’espace de ta présence. Je t’ai cherché longtemps. 


Texte  M@claire© Droits Réservés







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