C’est moi ou c’est le temps qui court un peu trop vite ? Assise dehors, sur la pierre encore fraîche d’une nuit douce, les battements de mon cœur sont rythmés par le chant des tourterelles. Décidément il me devient presque impossible de vivre dans la ville, surtout en cette saison. Je suis définitivement fidèle aux prés verdoyants, aux vignes folles qui grimpent les coteaux, aux glaïeuls de ma grand-mère, aux tartes qu’on met à refroidir sur le rebord la fenêtre, à la tonnelle qui bruisse du vol des abeilles. Puis les nuits noires sous la voûte étoilée en été, c’est bien plus passionnant à décrypter que les lumières blafardes d’ici en hiver. Je sais, tout cela prend bien de la place parfois, surtout les matins. Mais il n’y a pas de facilité, aucun silence ne l’est, tu le sais bien. Je me suis arrangée avec mes amnésies pour occulter tout le moche et l’abject, tout le lourd et le triste. Je n’aspire plus qu’à l’éclat rare et délicat d’une rose, d’un rire d’enfant, ou que sais-je, peut-être même la lecture d’un poème. Il y a bien longtemps que ma bouche n’a pas reçu un baiser fougueux d’amour, ce n’est même plus douloureux. Ce qui compte c’est la douceur.


Texte M@claire© Droits Réservés


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