Je vais juste laisser le temps semer le vent sur mes lèvres pour engourdir le baiser reçu. Comme deux mots posés là, oubliés en chemin. Il faisait presque nuit au tiède de l’automne. Les lumières tamisées aux fenêtres faisaient lucioles  on se serait cru en été. Plus tard, la chaleur reprendra vie avec les autres mots les autres gestes les autres promesses les autres regards les autres sourires en farandoles. Je ne relirai rien. Je marche devant, pour ne pas me retourner, je m’arrêterais pour aimer, demain peut-être.  Je me suis avancée si près imaginant le meilleur.  Avec délicatesse j’avais préparé ma vie à tout ce qui manque. C’est avec élégance que je continue le sentier, il y a longtemps que je ne cherche plus sur la carte. La brume est venue au bord caresser les couleurs automnales, j’ai resserré mon écharpe. Comme une fidèle armure pour affronter l’absence.  Le café fume, j’écris.

Texte M@claire © - Droits Réservés

Photo - Morvan 


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