En catimini la nuit venue ils m'ont expulsé dans le froid 
Au matin j’ai salué mes hôtes 
J’ai bien compris que mon temps prenait fin
J’aurais du m’en douter
Même les corps que je n’ai pas accueilli dans la nuit étoilée m’ont ignoré
Le ciel mouillé s’est chargé de me rendre buvard
Une main attentive a bien essayé d’y mettre des couleurs pour faire tout passer
Il y a des jours comme ça où aucun hommage n’est audible
Tout est fragile
Comme prévu j’irai seul dans un autre silence éclaboussé par les bruits de la décharge
On me brûlera comme un moins que rien
C’est dans une infime particule que se terminera ma vie de matelas
Un souvenir lointain d’étreintes énervantes et douces pleurera dans mon poème

TexteM@claire©  Photo Ségolène DCG © Droits Réservés 



Commentaires

  1. aime et puis il y a la jolie surprise finale juste au dessus de la photo

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    1. @Brigtoun, merciiiii et oui ma fille aime beaucoup la photo c'est son côté "artiste"...!

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  2. « Rien n’est plus invisible que ce qui s’étend au regard de tous. »

    C’est par cette phrase que Don De Lillo ponctue une scène de son roman fleuve, Outremonde, dans laquelle l’un de ses personnages fait l’expérience tout à la fois mystique et concrète d’une révélation : à la veille d’un rendez-vous professionnel avec les gestionnaires de la décharge de Fresh Kills, Staten Island, ce personnage se perd sur une bretelle d’autoroute, et se trouve confronté, dans un décor qu’il ne reconnaît pas, à un spectacle singulier — cette même décharge, vue de Manhattan, ses quatre montagnes de déchets, architecturées, monumentales, surmontées du vol incessant des mouettes. Ce spectacle le fascine, tout autant qu’il l’« éclaire » — enlighten est le mot utilisé par De Lillo, qui dit à la fois la révélation, et l’accès à une connaissance plus vaste, plus profonde, du monde qui nous entoure. Ce qui fascine le personnage, ce n’est pas, comme on pourrait l’imaginer, la beauté visuelle, négative, excessive, de ces amas de déchets se décomposant à ciel ouvert, mais bien plutôt la complexité même du lieu, qui oblige à penser ensemble l’artificiel et le naturel, l’ordre et le chaos, le visible et l’invisible. Car les déchets représentent l’envers d’une société de consommation lisse et fluide, sur laquelle le temps ne semble pas avoir de prise, ils constituent une clef de compréhension de nos manières de vivre et demeurent, cependant, complètement ignorés de la plupart d’entre nous, relégués dans un angle mort de notre perception, de notre pensée.

    Lucie Taïeb (Mis en ligne sur Cairn.info le 26/04/2017)

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    1. @Aramis, bien vu bravo c'est tout à fait vrai. Merciii de cette pertinence !

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